1 - une vie - la vie de l'abbé guérinNé à Laval le 8 juin 1801, dans une famille d’artisans du textile, Michel Guérin est baptisé le même jour en l’église Saint-Vénérand.

Très vite attiré par le sacerdoce, il doit au dévouement de sa mère, prématurément veuve, de pouvoir poursuivre ses études et entrer au séminaire du Mans, Laval n’étant pas, à l’époque, siège d’un évêché. C’est donc au Mans qu’il est ordonné prêtre le 19 juillet 1829.

Nommé vicaire de Saint-Ellier du Maine, dans le nord-ouest de la Mayenne, l’abbé Guérin est particulièrement ému par le sort des habitants de Pontmain, village voisin qui, depuis une dizaine d’années, n’ont plus de prêtre et doivent, s’ils veulent assister à la messe et recevoir les sacrements, parcourir plusieurs kilomètres, par tous les temps, sur une très mauvaise route.

Un prêtre pour Pontmain

Il obtient de Mgr BOUVIER, évêque du Mans, le 24 novembre 1836, la permission de s’installer à Pontmain et d’en assurer la charge spirituelle.

Aussitôt, il tient à raviver la dévotion mariale, offrant à chaque famille une statue de Notre-Dame afin qu’Elle règne dans les foyers de sa paroisse, initiative qui le fait surnommer par ses confrères, « le curé aux Bonnes Mères ».

1 - une vie - l'abbé guérin, serviteur de MarieLoin de tout, Pontmain, mal desservi, est alors un bout du monde misérable où la vie est difficile et la population pauvre. Avec un zèle infatigable pour la gloire de Dieu et le salut des âmes, l’abbé Guérin entreprend de pallier à cette misère spirituelle mais aussi matérielle. Sollicitant préfets, maires, évêques, riches donateurs potentiels, mécènes éventuels, et même la reine Marie-Amélie, puis, plus tard, l’impératrice Eugénie, il parvient à restaurer de fond en comble sa petite église qui menaçait ruine, puis à l’embellir.

Il fonde également une école tenue par des religieuses, déplace l’ancien cimetière, crée un bureau de bienfaisance chargé de l’assistance aux plus pauvres, obtient l’ouverture d’un bureau de tabac, ce qui évitera à l’avenir à ses paroissiens de se déplacer pour se procurer le papier timbré indispensable aux actes de la vie administrative. Il se bat aussi pour l’amélioration de la voirie et une meilleure desserte du village.

En 1840, ses sollicitations répétées auprès de l’évêché du Mans font de Pontmain une paroisse à part entière, dont il sera le premier curé. Ses démarches parallèles afin d’obtenir que le village devienne commune n’aboutiront qu’en 1876, après sa mort.

Un saint prêtre ?

Ces activités ne doivent pas dissimuler son zèle pour les âmes et la gloire de Dieu. L’abbé Guérin est un grand dévot de Notre-Dame, 1 - une vie - ND, mère de l'espérancede l’Eucharistie et de la Sainte Croix. Il encourage la communion fréquente, la récitation du rosaire, la pratique du chemin de croix. Il parvient, jouant de ses relations de séminaire, à faire venir jusqu’à Pontmain quelques-uns des meilleurs prédicateurs de l’époque afin de prêcher missions et retraites.

Peu à peu, il fait de sa paroisse un exemple de travail de nouvelle évangélisation réussie. C’est pourquoi le principal mérite de l’événement du 17 janvier 1871 lui est généralement attribué par ses ouailles, à sa grande gêne car cet homme modeste ne se croit aucun charisme particulier.

Il n’en verra pas longtemps les magnifiques retombées. Le 13 janvier 1872, l’abbé Guérin est victime d’un accident de voiture, sur la route de Saint-Ellier dont il a tant dénoncé les dangers. Grièvement blessé, il succombe le 29 mai suivant.